Je suis particulièrement heureuse de pouvoir écrire cet avant-propos. Car ce manuel “Je développe mon Attention et ma Concentration ” est une véritable innovation dont beaucoup d’enseignants de différents pays pourraient s’inspirer et qui met le Maroc à la pointe du progrès en éducation.
Khalil Naaimi a parfaitement intégré toutes les nouvelles connaissances sur le développement du cerveau de l’enfant est a su en faire un programme clair, pédagogique, pratique pour les élèves.
On sait effectivement qu’on ne mémorise bien les connaissances que si on se les approprie en les expérimentant et en les répétant. C’est exactement ce qu’offre ce livre en donnant des exercices simples, claires qui permettent aux élèves de comprendre profondément le fonctionnement du cerveau et l’importance des émotions.
Ce manuel met à la portée des élèves les neurosciences cognitives qui concernent toutes les fonctions intellectuelles du cerveau et les neurosciences affectives et sociales qui ont pour objet les émotions et les relations.
Les élèves auront une connaissance du fonctionnement de leur cerveau ce qui leur permettra de savoir comment améliorer leurs facultés d’apprentissage en comprenant l’importance de la concentration, de l’attention et des différentes mémoires.
Ce programme aborde également le cerveau affectif et social en insistant sur l’intelligence émotionnelle et le développement des compétences socio émotionnelles.
Les nombreuses études internationales récentes1 montrent que lorsque les enseignants développent ces compétences, eux-mêmes se sentent mieux, plus compétents, sont moins dans des situations de burn-out et leurs élèves progressent sur tous les plans : personnel, social et intellectuel. Et ceci, même si l’enfant vient de milieux très défavorisés.2
Développer des propres compétences émotionnelles est un vrai travail. Il s’agit d’identifier ses propres émotions dans toute leur nuance, de savoir les exprimer sans culpabilité et de pouvoir y faire face sans qu’elles soient délétères pour soi et pour autrui. Ce n’est qu’une fois accompli ce travail sur nos propres émotions qu’on peut réellement écouter l’autre, le comprendre, et ainsi savoir résoudre les conflits et avoir des relations satisfaisantes.
Quand l’adulte est empathique, soutient l’enfant, le comprend, lui donne confiance et l’aide en lui disant, par exemple, « Je vois que tu n’as pas compris, que tu as des difficultés. As-tu besoin d’aide ? Je te fais confiance, tu vas y arriver ! » ? Il fait sécréter de l’ocytocine qui elle-même entraîne la sécrétion de dopamine, molécule de la motivation, du plaisir de vivre et de la créativité.
Ainsi, encourager l’enfant dans ses efforts, l’aider à se connaître pour qu’il sache évaluer lui-même ses capacités et ses faiblesses et identifier ce qui l’intéresse est une attitude qui permet le développement affectif, social et intellectuel.
Enseigner avec empathie :
Les recherches nous instruisent sur le pouvoir extraordinaire des adultes sur la maturation du cerveau des enfants dont ils ont la charge et recommandent de sentir et comprendre ce que vit l’enfant puis, par une attitude bienveillante (présence calme et chaleureuse qui passe aussi par le regard et la voix douce), de l’apaiser pour l’aider à mettre des mots sur ce qu’il ressent.
Aujourd’hui, on sait que face à des tempêtes émotionnelles, colères, cris, insultes ou tristesse, prendre le temps de répondre individuellement de façon empathique aux besoins de l’élève n’est pas une perte de temps, au contraire. Il faut voir l’extraordinaire attention que déploient les autres élèves quand ils observent un adulte être empathique avec un élève. En étant témoins de la façon dont l’enseignant répond à un élève en difficulté, les autres élèves commencent à développer progressivement leurs propres compétences émotionnelles et sociales. Ils apprennent à résoudre les conflits, sans rapport de force, sans dévaloriser l’autre.
Être bienveillant ne veut pas du tout dire être laxiste, laisser tout faire. Non ! Il s’agit bien de donner des repères, un cadre, mais cela se fait avec empathie.
Quand l’adulte constate qu’un enfant n’a pas un comportement adéquat, il lui dit son désaccord en lui renouvelant sa confiance : « Cela ne me convient pas, je ne suis pas d’accord quand je t’entends dire…, quand je te vois faire… Tu vas apprendre à faire autrement, je te fais confiance. » Mais il ne critique pas l’enfant, ne le punit pas, ne lui fait pas de reproches d’ordre moral : « Tu n’es pas gentil, Ce n’est pas bien de… Tu es paresseux, égoïste… » Car en entendant ces paroles, l’enfant perd confiance en lui, se dévalorise et ne progresse pas.
Ces nouvelles connaissances ne sont pas simples à prendre en compte car elles nous obligent à sortir de nos habitudes ancestrales. C’est une véritable révolution éducative. La tâche est ardue, immense, il faut donc arrêter de crier, de menacer, de punir les enfants verbalement et physiquement ce qui abiment le développement du cerveau de l’enfant.
Mais nous savons qu’améliorer la prise en charge des enfants est bénéfique pour la société toute entière, c’est ce que propose ce formidable programme.
1 Milatz A. et al. ( 2015), « Teachers’ relationship closeness with students as a ressource for teacher wellbeing : a resonse surface analytic approach », Frontiers in Psychology, 6, 1949, 1-16.
Goroshit M. et al. (2016), « Teachers’ empathy: can it be predicted by self-efficacy? », Teachers and Teaching : theory and practice, 22, 7, 2, 805-818.
2 Bierman K.L. et al. (2017), « Enriching preschool classrooms and home visits with evidence-based programming: sustained benefits for low income children », Journal of Child Psychology and Psychiatry, 58:2,129–137.
Enseignant(e) capable de :
12 Heures
(3 demi-journées)
Gérer des situations d’enseignement apprentissage :
30 min / enseignant(e)
8 Heures visionnage et régulations
Enseignant(e) capable d’accompagner les élèves à :
32 Heures
(8 demi-journées)
Accompagner les élèves dans le programme:
“Je développe mon ATTENTION et ma CONCENTRATION”
30 min / enseignant(e)
16Heures visionnage et régulations