C’est une synthèse de nombreuses pratiques didactiques et pédagogiques efficaces. Elle repose notamment sur les travaux de pédagogues comme Jérôme Bruner, George Polya, Benjamin Bloom ou même Maria Montessori. En voici quelques principes :
Rien de révolutionnaire à tout ça, donc, mais la grande qualité de la méthode réside précisément dans le bon équilibre entre tous les ingrédients (verbalisation, manipulation, modélisation, problèmes ouverts, travail collaboratif, etc.) et dans la progression bien pensée des objectifs didactiques, au cours d’une année et d’année en année.
Pendant 15 ans, la méthode a été testée, corrigée & améliorée grâce aux retours de terrain. En même temps, tous les professeurs du pays ont été formés à cette méthode que nous appelons aujourd’hui « la méthode de Singapour ». Entouré de pays historiquement excellents en maths, Singapour accède en 1995 à la première place en mathématiques dans l’étude TIMSS. Depuis, le pays maintient son rang d’excellence en mathématiques, la méthode ayant continué à évoluer et à se perfectionner. L’autre critère de comparaison internationale est l’étude PISA, où Singapour s’est aussi distingué dès l’année 2000.
En particulier, en 2016, Singapour arrive en première place dans toutes les matières, maths, sciences et compréhension de la langue :
« Si l’on apprend à bien raisonner, on sait raisonner quelle que soit la matière !! »
« Que signifie au 21e siècle enseigner ou apprendre les mathématiques en primaire ? »
Si l’essentiel de ce que nous enseignons c’est le « comment » (comment additionner, comment trouver une fraction équivalente, etc.), ce n’est pas suffisant. Nos enfants d’aujourd’hui, les leaders de demain, auront à portée de main toutes les technologies imaginables et non-imaginables pour effectuer tous ces « comment ». La barre est donc placée plus haut en 2017 : il faut enseigner aux enfants à penser mathématiquement, à résoudre des problèmes stimulants, à représenter des notions de façons multiples, à communiquer leurs idées. Bref, il faut cultiver les capacités cognitives de plus haut niveau.
Ensuite, on attaque le sujet en question, par exemple la numération ou la géométrie. Le point de départ est l’exploration du « sens des êtres mathématiques ». C’est d’ailleurs un bel aspect de la méthode de Singapour. Prenons l’exemple de l’addition : avant d’introduire symboles ou techniques opératoires, on prend le temps de comprendre le sens de l’addition. Pour cela, les enfants inventent des « histoires d’addition » et vivent des situations diverses pour construire leurs images mentales de ce que veut dire « additionner ». Et j’insiste toujours sur le fait que les connaissances se construisent dans le dialogue. Il faut donc que les professeurs lâchent prise quant au monopole de la parole et orchestrent plutôt les échanges entre élèves. C’est lorsqu’on honore les élèves, qu’on les écoute, et qu’ils sentent qu’on croit en eux, qu’ils se montrent à la hauteur de la situation. Pour cela, il faut une atmosphère de classe, faite de confiance et de respect, qui autorise les erreurs.
Comme troisième aspect de mes formations, je prends l’exemple de la manipulation. Tout le monde est d’accord sur le fait que les élèves, qui entre 6 et 11 ans sont, d’après Piaget, au stade des opérations concrètes, ont besoin de voir, toucher, construire, peser, mesurer, dessiner – bref, de manipuler. Mais nous brûlons souvent cette étape essentielle et passons rapidement à la page de symboles écrits. « Nous passons trop vite à l’abstrait », admettent un bon nombre de professeurs. Même si les mathématiques sont par excellence l’abstraction pure (par exemple, le concept de nombre), il faut, surtout au primaire, passer d’abord par le concret.
Habiletés & compétences à acquérir :
Objectif de l’éducation mathématique
(Apprendre à raisonner)
12 Heures
Horaires
12 Heures
24 Heures